Ultra Marathon des Cirques récit – Une nuit courte à Cilaos, un départ glacial, des moments magiques sur les crêtes, et un abandon réfléchi. Voici mon récit de cet Ultra Marathon des Cirques, une course qui m’a appris à écouter mon corps et à voir l’abandon non pas comme un échec, mais comme une étape pour revenir plus fort.
Départ et montée au Piton des Neiges
La nuit avait été courte à Cilaos. À peine trois heures de sommeil dans le van, emmitouflé dans mon duvet, quand l’air glacial du matin m’a réveillé. À ce moment là, je me suis demandé : « Qu’est-ce que je fais là ? ». L’envie de rester au chaud était forte. Mais non, il fallait y aller.
Ensuite, je m’équipe : seconde peau, manchettes, gants, bandeau, k-way… La température tourne autour des 4°C. Au contrôle des sacs, je tombe sur un coureur en débardeur 😳. Je pensais qu’il allait se changer avant le départ… mais non. D’ailleurs, je le croiserai plus tard, dans la montée du Piton des Neiges, toujours avec son débardeur sous un vent glacial.

Le départ est donné à 3h30. Je pars prudemment. Le froid est mordant, le k-way collé à la peau, je ne l’enlèverai pas, même si je monte en température. À l’approche du sommet, mes joues sont presque gelées. Cependant, là-haut, au Piton des Neiges, les premières lueurs de l’aube effacent tout : un moment suspendu sur le toit de l’océan Indien. C’est ça l’Ultra Marathon des Cirques.
Descentes techniques jusqu’à Hell-Bourg

Puis, la descente commence. Mes jambes, gelés par le froid, sont raides comme du bois. Après un premier kilomètre difficile, ça va mieux… jusqu’à ce que je glisse sur une pierre, tombe sur les fesses, et déclenche une crampe au mollet. Je souffle un bon coup, repars. Le jour se lève, je me sens plus à l’aise sur les sentiers.
Je passe le gîte du Piton des Neiges. Le lever du soleil enflamme le ciel, je m’arrête prendre une photo. Ensuite, je descends vers le croisement Cap Anglais, technique et glissant. La première féminine me double. Impressionné de la voir sauter de pierre en pierre, mais je reste dans ma course afin de préserver mes chevilles. Ainsi, plus à l’aise dans Cap Anglais, je la rattrape.
Dès lors, une ambiance d’échappée cycliste se crée : un petit groupe se forme derrière moi. On se relaie (enfin, ils ont proposé), on s’encourage, on chute aussi 😅. J’ai failli me casser le pouce. Pourtant, ces moments font oublier les kilomètres.
Arrivé à Hell-Bourg. Je regarde ma montre : dans les temps ! Je retrouve mon club, mon pote Félix. Ravito express, clémentines, fromage, encouragements. Je repars… gonflé à bloc.
Mais très vite, la montagne me rappelle à l’ordre.

Quand le corps dit stop sur l’Ultra Marathon des Cirques
À la sortie des anciens thermes, crampes aux adducteurs. J’ai l’habitude, mais chaque fois c’est un calvaire. Je serre les dents. Une fois sur le bitume, ça va un peu mieux. Je monte vers la Plaine des Merles… et là, les quadriceps lâchent. Puis le mollet. Chaque pas est une torture. Je m’arrête, j’essaie de relancer… rien à faire. Même les goyaviers ne changent rien 😅.
Je suis à mi-course. Mafate m’attend… mais dans cet état, c’est trop risqué. Je décide d’abandonner.
Frustré de ne pas avoir pu m’exprimer pleinement, mais aucun regret. Le corps parle, et il faut savoir l’écouter. Une autre échéance m’attend. Je reviendrai.

Savoir s’arrêter, ce n’est pas échouer
Deux semaines après l’abandon sur l’Ultra Marathon des Cirques, je suis encore blessé.
Ça chatouille au psoas, la hanche qui tire, le corps qui rappelle qu’il a donné.
Ainsi, j’aimerais dire quelque chose que l’on oublie parfois dans ce sport : écouter son corps, écouter ses limites, ce n’est pas un échec.
En effet, si le but est de guérir, de se renforcer, de revenir plus fort, alors s’arrêter n’est pas un abandon. C’est une étape.
Pour moi, l’échec, ce serait de me détruire au point de ne plus pouvoir pratiquer ce sport que j’aime.
Le trail est un sport où l’on cherche nos limites, physiques et mentales.
Et parfois, ces limites apparaissent sous la forme d’une blessure, d’une douleur qui ne veut pas passer, d’un signal que le corps nous envoie.
Alors, il faut savoir s’arrêter, se soigner, se renforcer, pour un jour dépasser cette limite.
C’est ce que j’appelle la persévérance, pas l’échec.
Ce récit d’Ultra Marathon des Cirques me rappelle ce que font beaucoup d’entre nous dans la vie privée ou professionnel. Lorsque nous avons une lacune dans un domaine, nous insistons sans remise en question, au lieu d’arrêter, prendre le temps de se former pour ensuite performer.
D’ailleurs, je vois parfois des coureurs qui s’effondrent lorsqu’ils abandonnent, et je comprends cette réaction.
Mais avant de rendre le dossard, la vraie question à se poser est :
Est-ce que continuer, c’est progresser, ou est-ce se détruire davantage ?
Est-ce qu’arrêter aujourd’hui, c’est renoncer, ou est-ce s’offrir la chance de mieux revenir demain ?
Chacun sa vision, mais pour moi, s’écouter, se soigner et revenir, ce n’est pas échouer. C’est avancer.
Préparation pour l’Ultra Marathon des Cirques
Si tu prépares cet Ultra Marathon des Cirques, n’oublie pas :
– S’entraîner en conditions réelles de dénivelé.
– Tester nutrition et hydratation.
– Préparer ton mental aux imprévus.
– Écouter ton corps pendant la course.
Tu seras plus fort, prêt à aller plus loin, sans te brûler inutilement.